Ève Lomé

Journal extime

S’étranger

S'étranger

En 1996, trois cents étrangers la plupart en situation irrégulière - en majorité des Maliens et des Sénégalais - commencent l’occupation de l’église pour demander leur régularisation, le tout nouveau gouvernement de Jacques Chirac ayant fait des propositions de régularisation jugées décevantes.

Les sans-papiers arrivent à l’église le 28 juin 1996, vers 17 heures et sont autorisés à y demeurer par le curé Henri Coindé. Autour de leur action se crée une forte médiatisation et est mis en place un collège de médiateurs. L’expression « sans-papiers » connaît une large diffusion auprès du grand public à la suite de ces occupations.

Le 23 août 1996 à 7 h 30, à la suite d’un arrêté d’expulsion (visant l’occupation de l’église) pris d’urgence, sans que l’expulsion soit confirmée par un juge, 525 gendarmes mobiles protégés par 500 policiers des commissariats environnants et 480 CRS, sont déployés pour ouvrir à coups de bélier et de merlin la porte de l’église et évacuer les occupants. Au total, l’évacuation de l’église se solde par 220 interpellations, dont 210 sans-papiers.

Certaines personnes disent que les modalités de cette expulsion sont incompatibles avec une déclaration de Jean-Louis Debré, ministre de l’Intérieur ayant ordonné l’expulsion, selon laquelle ce dernier agirait « avec humanité et cœur ». Ce jour est devenu une date importante dans le mouvement des étrangers en situation irrégulière en France.

La paroisse est aujourd’hui l’une des deux paroisses à Paris, avec celle de Saint-Pierre de Chaillot, qui est placée sous la responsabilité de missionnaires scalabriniens. Il s’agit d’une congrégation cléricale créée en Italie à la fin du xixe siècle, dont la mission est d’accompagner les migrants.

Mettre les voiles
S’éloigner
Se casser
Mettre les bouts...

Publié le 17 novembre 2016

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